Le monde fait face à la plus forte poussée de choléra en 20 ans

Le choléra, qui peut être mortel dans jusqu’à 50% des cas non traités, est à son plus haut depuis vingt ans.

Des facteurs tels que les crises économiques, le changement climatique et les retombées de la pandémie de Covid-19 ont conduit à des circonstances idéales pour que le choléra se développe dans les pays à haut risque, a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS) après avoir constaté une forte augmentation de la maladie dans au moins 30 pays.

L’ampleur des différentes épidémies a fortement augmenté en 2022 après plusieurs années de déclin, poursuit l’OMS. Entre janvier et octobre de l’année dernière, 29 pays ont signalé des cas de la maladie, contre 23 l’année précédente – et ces chiffres devraient augmenter en 2023.

« Autant de pays vivant avec ces grandes épidémies en même temps, nous ne l’avons pas vu depuis au moins 20 ans… », a déclaré Philippe Barboza, chef de l’unité d’intervention d’urgence contre le choléra de l’OMS, au Telegraph.

« La plupart des épidémies majeures que nous examinons sont toutes provoquées par des événements climatiques majeurs et inhabituels », a-t-il ajouté, ajoutant que les pays d’Afrique australe sont particulièrement à risque car ils sont confrontés à une troisième année consécutive de fortes pluies et de cyclones provoqués par la tempête Nina.

Le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré l’année dernière que les effets du changement climatique avaient « turbocompressé » l’impact du choléra.

La Syrie a déclaré l’année dernière son premier foyer de la maladie en 15 ans, la situation s’étant aggravée à la suite des tremblements de terre du mois dernier. Le Liban est confronté à un problème similaire pour la première fois en 30 ans alors qu’il lutte pour lutter contre la maladie dans un contexte d’effondrement économique.

Les experts disent que le problème a également été exacerbé par le fait que les services de santé de divers pays ont été submergés par les cas de Covid-19, interrompant par là lutte contre les épidémies de choléra.

« Le choléra peut être contrôlé, doit être contrôlé », a expliqué Barboza. « Ce n’est pas si cher, juste pour donner accès aux soins de santé. C’est un droit humain fondamental. »

Le choléra est une maladie grave contractée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Elle peut entraîner la mort en quelques heures si elle n’est pas traitée. Les chiffres de l’OMS indiquent qu’environ 143 000 personnes meurent de la maladie dans le monde chaque année.

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