Fernando Reis Da Silva : « Nous ne sommes pas les seuls à vouloir détrôner le champion ! »

Fraîchement arrivé à la tête de l’équipe Dames du FC Mamer 32 cet été, « Nando » n’est pas un étranger dans le paysage du football féminin au Grand-Duché. De retour parmi l’élite du championnat, l’entraîneur de 41 ans titulaire de l’UEFA B affiche de belles ambitions au sein d’un club qui veut passer un nouveau cap.

Comment est-ce que votre histoire a commencé avec le football féminin au Luxembourg ?

Tout a débuté avec les féminines du Fola il y a une dizaine d’années en 2ème division. J’y suis resté 3 saisons. L’équipe est montée en D1 à la fin de la 3ème saison justement. Ensuite, je suis parti au Itzig-Cebra où je suis également resté 3 saisons. Les deux équipes jouaient le maintien et ont finalement fusionné ensemble. Nous avons réussi à nous glisser à la 4ème place du classement. Puis, j’ai pris l’équipe de Junglinster, l’année du covid. L’équipe était à un vrai tournant avec pas mal de départs ou d’arrêts. Nous avons fait une belle saison et conclu sur une belle 3ème place. Et me voilà désormais à Mamer avec qui j’avais déjà eu des contacts, mais avec qui cela n’avait pas abouti avant cette saison.

Pourquoi avoir choisi ce projet-là, au FC Mamer justement ?

Tout comme le Fola, Cebra et Junglinster auparavant, Mamer est une équipe traditionnelle, le genre d’équipe où on retrouve encore des joueuses qui ont fait pratiquement toute leur carrière au club. Et j’aime vraiment ça. Le projet est ambitieux, les conditions de travail sont très bonnes, ce qui est très important pour moi. Et puis c’est une équipe de très grande qualité bien sûr, il faut dire que le choix n’était pas difficile à faire !

Comment avez-vous opéré sur le recrutement ?

C’était un recrutement très ciblé. Il était important d’apporter du sang neuf, d’étoffer le groupe pour plus de concurrence et mieux tenir sur la longueur du championnat. Nous avons renforcé chaque secteur. Les postes ont été doublés. Il y a un très bon équilibre au niveau de l’expérience et de la jeunesse. Et nous avons de la diversité au niveau des qualités. Je suis satisfait à ce niveau-là. 

Quels changements majeurs avez-vous fait par rapport à l’an passé, y a-t-il déjà une patte Fernando ? 

Tout le monde a senti la concurrence. Je l’ai remarqué dès le début des entraînements. C’est primordial pour faire grandir une équipe. Nous avons bien travaillé physiquement tout en travaillant tous les aspects de jeu. Au niveau du système je me suis adapté au type de joueuses que nous avons. Nous travaillons sur deux systèmes de jeu avec lesquels nous pouvons alterner à n’importe quel moment. Nous privilégions le jeu au sol et le pressing haut. Tout en étant capable d’adapter notre jeu si notre adversaire nous l’oblige.
Je ne sais pas ce qui a été fait la saison dernière. Moi j’aime travailler le physique, la technique, le système et le mental simultanément. J’aime aller dans les moindres détails. Faire progresser la joueuse individuellement pour en faire bénéficier le collectif. Si les joueuses savent parfaitement ce qu’elles ont à faire sur le terrain et si elles sont bien armées, déjà elles se sentiront plus confiantes, seront plus concentrées et efficaces. C’est ma méthode, ma façon de voir et d’être dans le football. Et puis transmettre ma passion. Jouer avec de l’émotion et du cœur.

Quels sont objectifs qui ont été donné à votre groupe ?

Je n’ai pas fixé d’objectifs. Le club et les joueuses avaient déjà un objectif en tête. Et cela me convient parfaitement. Mais pour cela il ne suffit pas seulement d’avoir un groupe d’excellentes joueuses. Encore faut-il en faire une équipe. Nous travaillons dur pour être à la hauteur. Nous ne sommes pas favoris, et désormais nous ne serons pas les seuls à vouloir détrôner le champion non plus, mais nous sommes confiants et sûrs de nos qualités.

Le championnat va-t-il passer un cap cette saison ?

Le championnat peut passer un cap oui. Plusieurs clubs ont investi dans le football féminin. Ce qui augmente le niveau du championnat. Il y a de plus en plus de joueuses provenant des pays voisins qui apportent beaucoup, car elles viennent avec une autre formation. Ce sont des joueuses différentes. Cela oblige les joueuses d’ici à s’adapter et à évoluer. Il y a de plus en plus d’entraîneurs de qualité. Et c’est tout ça qui fait que le championnat puisse passer un cap en effet. Mais attention, si demain les clubs cessent d’investir, que des filles partent et des clubs se retrouvent avec des équipes affaiblies comme c’est arrivé récemment, on pourra tourner la formule du championnat comme nous le voulons, cela ne changera rien. Promouvoir le foot féminin, le médiatiser plus et donner des raisons aux clubs pour investir. C’est le plus important.

Propos recueillis par Betty Noel


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