Groupe F : un favori, un outsider, et deux potentielles surprises

Si la Belgique est logiquement considérée comme favorite dans ce groupe F, la deuxième place laisse, elle, un peu plus d’incertitudes. La Croatie avancera comme candidat légitime à la qualification, mais le Maroc et le Canada auront pour objectif de jouer le coup à fond.

C’est un postulat qui ne change pas au fil des années. Oui, la Belgique est encore un solide outsider pour cette Coupe du monde. Les échecs de 2014 et 2018 ne changent rien à la donne, tant les joueurs de Roberto Martinez continuent d’afficher un niveau intéressant et un groupe composé de joueurs au talent certain. Si cette édition au Qatar représente probablement la dernière chance pour certains membres de l’effectif, le renouvellement générationnel effectué par la sélection espagnole a plutôt bien fonctionné, en témoigne une campagne qualificative et sans le moindre accroc. Pour certains cadors, à l’image de Kevin De Bruyne, Eden Hazard ou encore Thibaut Courtois, cela sera une des dernières possibilités d’atteindre le graal avant de dire au revoir à l’équipe nationale.

Les Diables Rouges devraient d’ailleurs s’en sortir sans trop de difficultés dans ce groupe. La Belgique ne chute généralement pas face à des adversaires plutôt modestes. Et il n’est pas faire injure au Canada, au Maroc et à la Croatie de les considérer comme étant d’un standing légèrement inférieur que le dernier troisième de la Coupe du monde 2018.

La deuxième place paraît ainsi partir avec une certaine longueur d’avance pour l’équipe croate qui demeure finaliste de l’édition en Russie. Avec un effectif qui n’a pas tant évolué, la nation aux damiers rouges espère forcément réussir un aussi beau coup. Si Rakitic a quitté la sélection, la Croatie pourra toujours compter sur son leader technique et mental Luka Modric. Le milieu de terrain du Real Madrid, toujours au sommet de son art, sera capital pour les résultats de ses coéquipiers dans son rôle de métronome. Mais résumer le finaliste en Russie à un simple joueur serait franchement sous-estimer un effectif composé de grands noms tels que Perisic, Kovacic, Brozovic ou encore Kramarić. Des footballeurs confirmés qui offrent logiquement à leur pays une longueur d’avance pour une qualification au prochain tour.

Cette hiérarchie sur le papier ne signifie évidemment pas pour autant que le Maroc ou le Canada ne pourront pas faire un joli coup. Les Lions de l’Atlas, avant tout, ont réussi une belle campagne qualificative, et veulent confirmer ceci lors de la phase finale, dans un cadre assez original. Avec le départ de « coach Vahid » dans un climat nauséabond, le Maroc repart avec un nouveau sélectionneur et le retour de certains bannis au sein de l’équipe nationale. Mazraoui et Ziyech auront donc la lourde tâche de réussir à porter une sélection dorénavant entraînée par Walid Regragui, auteur d’une année XXL avec un doublé championnat – Ligue des Champions. Un beau pedigree, qui va maintenant être mis à l’épreuve de la compétition la plus prestigieuse au monde.

Le Canada, lui, n’a pas vécu une année si tumultueuse. L’ambiance est plutôt à l’euphorie du côté des Canucks qui ont réussi l’exploit de terminer premiers de la zone CONCACAF devant les États-Unis, le Mexique ou encore le Costa Rica. Avec Alphonso Davies comme leader et un Jonathan David très intéressant aux avant-postes, la sélection portée par John Herdman savoure sa seconde participation à une phase finale de Coupe du monde, et la première depuis plus de trente-six ans. Sans nécessairement se fixer des objectifs particulièrement élevés, le Canada jouera assurément crânement sa chance, conscient de n’avoir rien à perdre au sein d’un groupe au niveau plus homogène qu’il n’y paraît. Si la Belgique partira évidemment avec le statut de grande favorite, la lutte promet d’être féroce derrière, et le premier match opposant le Maroc et la Croatie devrait valoir son pesant d’or. 

Belgique : la dernière chance ?

Une mauvaise blague belge. Voici comment résumer les dernières compétitions internationales de nos voisins. Portée par l’une des plus grandes générations de son histoire, la Belgique a, à de nombreuses reprises, aspiré à aller chercher la toute première place. Une ambition logique compte tenu des forces en présence de son effectif, mais qui s’est toujours heurtée à des défaites douloureuses. Que cela soit lors de la Coupe du monde 2018 ou à l’Euro 2 021, l’exploit n’est pas passé loin. On pourra aussi mentionner le Final Four de la dernière LDN, où, après avoir dominé l’éternel rival français pendant une mi-temps, De Bruyne et ses coéquipiers avaient fini par sombrer.

Ces échecs n’ont pas empêché les Diables Rouges d’assurer avec brio, encore une fois, leur qualification pour ce nouvel opus au Qatar. La Belgique a en effet terminé invaincue, avec un joli bilan de 20 points sur 24. Des succès continus et une franche régularité qui permettent à la nation de trôner à la deuxième place du classement FIFA, et encore une fois, d’arriver à la prochaine Coupe du monde auréolée du statut de potentiel vainqueur. 

Un statut qui s’explique aussi par la réussite d’une transition générationnelle et l’arrivée de nouveaux joueurs au sein du groupe. Ainsi, Eden Hazard, abonné au banc de touche au Real Madrid débutera la compétition sans l’assurance de commencer les rencontres. La « faute » à l’éclosion d’un Leandro Trossard étincelant en Premier League. L’ailier n’est pas le seul à venir chatouiller les compositions de départ puisque d’autres noms, tels que De Ketelaere, Faes ou encore Theate toquent à la porte de Robert Martinez. Avec une colonne vertébrale expérimentée composée de Courtois, Tielemans, De Bruyne ou encore Lukaku, une chose demeure certaine : cette Belgique n’a pas abandonné l’idée de remporter le graal. 

Croatie :

La dernière danse d’un Ballon d’Or. Luka Modric a en effet confirmé que cette coupe du monde serait sa dernière grande compétition international. Le fantastique milieu de terrain auront à coeur de réussir un beau parcours, à l’image de la formidable aventure de 2018, ponctuée d’une place de finaliste.

Après un euro raté, les hommes de Zlatko Daliç ont rebondi en battant l’équipe de France en Ligue des Nations. Avec de formidables manieurs de ballons tels que Modric, Brozović, Kovacić ou encore Majer, la Croatie débarque avec le statut d’une équipe joueuse. Si réitérer l’exploit de la Coupe du Monde en Russie parait proche de l’impossible, la nation dotée d’un des maillots les plus stylés de la compétition n’a qu’un désir : offrir un départ de rêve à l’un de ses meilleurs joueurs de tous les temps.

Maroc :

C’est un cas assez rare pour être souligné. Le sélectionneur ayant amené son groupe à se qualifier pour la Coupe du monde ne sera pas de la partie pour la compétition. Vahid Halilhodzic, excédé par une pression grandissante du public et de la Fédération vis-à-vis des bannis Ziyech et Mazraoui, a fini par claquer la porte.

Son successeur Walid Regragui n’a pas hésité avant de céder aux désirs des supporters du Maroc. Ziyech et Mazraoui sont ainsi de retour, et devront prouver vite et fort que leur présence en sélection apporte une réelle plus-value. Pour sa seconde participation consécutive, le Maroc a potentiellement un coup à jouer dans un groupe où, derrière la Belgique logiquement favorite, se retrouvent deux équipes loin d’être inaccessibles.

Canada 

Sur le papier, c’est évidemment une surprise. Après tout, le Canada participera au Qatar à sa seconde coupe du monde, après une première expérience il y a… 36 ans. Un bilan famélique qui explique les interrogations envers une sélection  méconnue du grand public. Pourtant, les hommes de John Herdman méritent absolument leur place dans ce groupe F. Après avoir rejoint le second tour en survolant sa poule, le Canada a tout simplement fini premier d’un groupe composé du Mexique, des États-Unis ou encore du Costa Rica. S’il est vraisemblablement le Petit Poucet de ce groupe, les Canucks défendront chèrement leur position et, à l’image des succès contre le Mexique ou les États-Unis lors de la campagne qualificative, sont capables de surprendre leur monde.

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