Pristina, terre hostile ?

Au-delà d’une partie de football de 90 minutes – voire plus – toujours compliquée à remporter, le Progrès Niederkorn va devoir affronter plusieurs autres facteurs pour aller chercher cette qualification. Décryptage.

Il y a toujours l’adversaire. Sa qualité balle au pied. Sa solidarité. Son impact physique. Son mental qui peut se transformer en force ou faiblesse. Et, inévitablement, se retrouve aussi des autres facteurs, qui sortent du cadre de la rencontre tout en étant non-négligeables. Petit décryptage de tous ces petits éléments contre lesquels Niederkorn devra lutter.

Une chaleur impressionnante

Quand on pense au Kosovo, ce n’est pas nécessairement « fournaise » qui vient comme premier terme pour décrire le petit pays. Or, en l’état, c’est bien le cas ici. Avec des températures avoisinant les 37 degrés, il faut chaud, très chaud, à Pristina. Pour lutter contre cela, pas un grand nombre de solution : l’hydratation, la méfiance vis-à-vis de la climatisation qui peut vite rendre malade, et la gestion des efforts. Et, avec la tenue du match à 20h00, quand le soleil disparait ici à 30 minutes plus tard, les joueurs n’auront pas à jouer l’intégralité de la rencontre sous des températures tout simplement affolantes. Enfin, faut-il le rappeler, cette météo peu miséricordieuse touchera l’ensemble des acteurs, et pas seulement les joueurs de Niederkorn.

Une pelouse loin d’être au niveau…

Voilà la une autre préoccupation pour Jeff Strasser et son staff. On aurait pu croire, pourtant, qu’en jouant dans l’enceinte de la sélection nationale, les vingt-deux acteurs évolueraient sur une pelouse proche du billard. Or, lors de l’entraînement sur place hier, le constat est évident pour n’importe qui sait analyser un terrain vert : la pelouse est dans un état médiocre, pour ne pas dire déplorable. Pour une équipe qui aime jouer au ballon, c’est évidemment un sacré handicap. Quand bien même le technicien du Progrès rappelle que « les deux équipes sont confrontées au même terrain », ce dernier n’hésite pas à parler d’une potentielle variation dans les principes de jeu. «  On aura peut-être le besoin de s’adapter avec un jeu plus direct, plus varié à certains moments ». Dur de savoir si Gjilani sera lui aussi déstabilisé, puisqu’au match aller, l’adversaire de Niederkorn n’avait pas passé la majorité du temps à essayer de développer un jeu léché, préférant à plusieurs occasions sauter les lignes avec un football assez direct.

Un stade parsemé, mais passionné

Qu’on se le dise tout de suite : cette rencontre ne se jouera pas à guichets-fermés. Avec une affluence totale de 14 000 places, le stade Fadil Vokkri sonnera plutôt creux, avec une estimation d’entre 3 et 4 000 supporters présents ce soir. Cela n’empêchera pas ses fans de faire un sacré bruit, la population locale étant particulièrement réputée pour donner de la voix et porter les siens. Est-ce là un handicap ? Sur le principe, oui. Le soutien du public est généralement considéré comme source de motivation supplémentaire. Néanmoins, cette ferveur peut aussi vite se transformer en pression et forcer les locaux à – peut-être – trop vouloir forcer leur destin, laissant par là des possibilités derrière. À Metin Karayer et ses coéquipiers d’en profiter, et de, pourquoi pas, se laisser galvaniser, eux aussi, par un public supposé féroce.

Le vice européen

C’est un sujet sur lequel Jeff Strasser était revenu lors de la conférence de presse d’après-match de la rencontre jouée au Stade Municipal de Differdange. La malice, voire le vice, de Gjilani, qui avait bien utilisé toutes ses possibilités pour faire sortir de son match son adversaire. Avec beaucoup de temps morts médicaux, un entraîneur particulièrement agressif sur le banc de touche, et des petites provocations ci et là, les visiteurs avaient remporté la guerre mentale. Reste à savoir si le Progrès saura rectifier le tir lors de cette seconde manche décisive. Questionné à ce sujet, Strasser avait d’ailleurs, en de simples mots, trouvé la parade à ces jérémiades : « La meilleure stratégie demain est tout simplement de prendre l’avantage au score. À partir de là, ils pourront prendre tout le temps qu’ils souhaitent, cela ne nous gênera pas plus que cela ». Plus facile à dire qu’à faire, mais, admettons le, plutôt logique.

Tendai Michot, à Pristina, une ville où on ne peut pas sortir dehors de 11h à 17h00 tellement il fait une chaleur de bête.

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